mardi 17 mars 2015

Piloter votre trésorerie - faites des prévisions

Combien de faillites pourraient être évitées, si les entreprises prenaient le soin de faire des prévisions de trésorerie ? Je ne sais pas le dire, mais certainement beaucoup, si on en juge par l’absence très fréquente de ces prévisions. Pourtant tous les entrepreneurs vous le diront, sans trésorerie, pas d’avenir. Alors est-ce si compliqué de faire des prévisions ?

Vous avez 2 types de prévisions. La première est faite au moment du budget. Le budget c’est un compte de résultat, un bilan et des prévisions de cash. Ces prévisions sont mensuelles pour l’année à venir. Elles permettent de définir quels seront les besoins d’argent de l’entreprise sur la prochaine année. La deuxième est faite a minima, une fois par mois. Elle s’étend idéalement sur trois mois. L’objectif est de savoir semaine par semaine si l’entreprise va avoir besoin de trésorerie sur les 3 mois suivants. C’est de ces prévisions à court terme que nous allons parler maintenant. 

Faire ce type de prévision n’est pas si compliqué que cela. Le prérequis est comme indiqué dans notre article précédent, une comptabilité à jour. Vous allez vite comprendre pourquoi. Ce type de prévisions comprend deux volets : les encaissements et les décaissements. 

Pour les encaissements, la prévision est relativement simple à établir dans son principe. Il faut utiliser la balance âgée client. Ce document indique quelles sont les factures qui devront être réglées à quelle date. Il faut donc que votre comptabilité soit à jour pour que toutes les factures soient enregistrées avec la bonne date d’échéance. Tous les règlements reçus doivent également être comptabilisés. Les règlements doivent être rapprochés des factures (le lettrage en terme comptable). Ainsi vous connaissez les factures non réglées et quand elles devront l’être. Vous pouvez compléter par votre carnet de commandes fermes qui vous permet de savoir quelles sont les factures que vous allez émettre dans le mois et qui seront donc payables dans 3 mois. Le principe est donc simple. La complexité vient du fait que tous les clients ne paient pas toujours à l’heure, d’où la nécessité d’une bonne relance. 

Pour les décaissements, il y a différents éléments à prendre en compte. Voyons les principaux :
* Les fournisseurs : il faut là aussi utiliser la balance âgée fournisseur qui vous permettra de connaître les factures à régler dans les 2 prochains mois. Pour le 3ième mois, il faut utiliser ce que vous prévoyez d’acheter sur le prochain mois. Ces dépenses seront à payer dans 2 ou 3 mois.
* Les paies : la partie fixe est facile à évaluer, puisqu’il s’agit toujours du même montant. Pour la part variable, cela est plus compliqué. Pour être précis, il faut utiliser le plan de charge de production. A défaut, vous pouvez forfaitiser une part variable. Cela ne sera pas exact, mais vous aurez pris un montant. Avec le temps et l’expérience, vous apprendrez à affiner.
* Les charges sociales : Vous avez estimé les salaires, les charges sociales sont un simple calcul. Il faut simplement faire attention, car selon les entreprises elles sont mensuelles et/ou trimestrielles.
* Les impôts : La TVA ne doit pas être négligée. Il faut tenir compte de si vous êtes en TVA sur les débits : dans ce cas elle est due ou récupérable le mois suivant l’émission de la facture. Si vous êtes sur les encaissements, ce n’est que le mois suivant le règlement que la TVA sera exigible ou récupérable. Pour les autres impôts, il faut suivre le calendrier fiscal.
 

Vous voyez qu’à partir du moment où votre comptabilité est bien tenue, vous disposez de l’information pour établir des prévisions de trésorerie. Il est vraisemblable qu’au début, elles ne seront pas très exactes. C’est normal, il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte. Si vous analysez les écarts, vous apprendrez d’où viennent les problèmes (ex : le client X qui règle toujours en retard). Vous pourrez agir sur eux pour les réduire, et mieux les prendre en compte pour éviter les mauvaises surprises. Alors FAITES DES PREVISIONS.
 

 

Michel Pivot (17 mars 2015)
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire