mardi 6 mai 2014

Votre banquier n'est pas votre ennemi

En tant qu’ancien DAF d’entreprise et maintenant comme conseil des PME j’entends beaucoup de dirigeants se plaindre des banquiers. Quand on les écoute, c’est souvent moins de leur propre banquier que des banquiers en général. Pourtant la banque est la source des 2/3 des financements de l’entreprise. Notre banquier nous est indispensable. Il n’est pas notre ennemi. Essayons de le comprendre.


Rappelons déjà ce principe de base : le banquier prête essentiellement l’argent qu’on lui a prêté. Il travaille donc avec l’argent des autres. Son fonds de commerce repose sur la confiance qu’il sait générer auprès de ses prêteurs. Il doit donc s’assurer que quand il va prêter de l’argent, il sera bien remboursé. Le banquier est par nature un PRUDENT.  

Par ailleurs, le banquier doit faire des affaires. C’est donc un COMMERCANT. Comme tous les commerçants, il faut qu’il vende et qu’il soit à l’écoute de ses clients. 

La troisième contrainte du banquier est les réglementations qui ont été mises en place par les gouvernants ou les instances internationales. La plus récente est Bâle 3. Nous en avons déjà parlé dans ce blog. Rappelons seulement qu’elle impose notamment des niveaux de fonds propres plus élevés qu’auparavant. Les niveaux dépendent de la nature des financements accordés et des risques associés. Pour caricaturer un prêt court terme sans contrepartie (une ligne de trésorerie) accordée à une entreprise mal notée par la Banque de France nécessitera beaucoup de fonds propre (de capital) pour la Banque. Cela sera beaucoup moins le cas pour un crédit-bail moyen terme pour une entreprise bien notée. 

L’entreprise doit tenir compte de tous ces éléments et mettre en place des actions qui vont faciliter sa relation avec la banque. Il y en a principalement trois : 

* D’abord, il est indispensable d’aller voir son banquier au moins deux fois par an. Il faut bâtir une relation de confiance. Vous devez donc présenter vos comptes et retourner voir votre banquier pour expliquer votre budget. Vous devez maîtriser la gestion de votre entreprise et être transparent. 

* Ensuite, il est fondamental de travailler votre cash interne. N’allez pas demander au banquier de vous prêter l’argent qui dort dans vos comptes. Commencez par relancer vos clients, gérer vos stocks et améliorer vos achats. Votre BFR (besoin en fonds de roulement) sera réduit et votre trésorerie n’en sera que meilleure. Vous aurez moins besoin de cash et votre banquier verra que vous gérez bien votre entreprise (la confiance). 

* Enfin, pour faire suite au précédent article, travaillez vos notes. En particulier celles de la Banque de France. N’hésitez pas à la rencontrer pour expliquer vos chiffres. Toutes les banques, organismes financiers et assureurs crédit prennent en compte la note Banque de France. 
 

Votre banquier n’est pas votre ennemi. Il est indispensable pour vous. Vous devez comprendre comment il fonctionne pour apprendre à travailler avec lui. C’est à vous de mettre en place les actions qui faciliteront la relation. Les deux bases indispensables sont : transparence et la gestion rigoureuse de votre cash interne.
 

 

 

Michel Pivot (6 mai 2014)
 

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