En
tant qu’ancien DAF d’entreprise et maintenant comme conseil des PME j’entends
beaucoup de dirigeants se plaindre des banquiers. Quand on les écoute, c’est
souvent moins de leur propre banquier que des banquiers en général. Pourtant la
banque est la source des 2/3 des financements de l’entreprise. Notre banquier
nous est indispensable. Il n’est pas notre ennemi. Essayons de le comprendre.
Rappelons
déjà ce principe de base : le banquier prête essentiellement l’argent
qu’on lui a prêté. Il travaille donc avec l’argent des autres. Son fonds de
commerce repose sur la confiance qu’il sait générer auprès de ses prêteurs. Il
doit donc s’assurer que quand il va prêter de l’argent, il sera bien remboursé.
Le banquier est par nature un PRUDENT.
Par
ailleurs, le banquier doit faire des affaires. C’est donc un COMMERCANT. Comme
tous les commerçants, il faut qu’il vende et qu’il soit à l’écoute de ses
clients.
La
troisième contrainte du banquier est les réglementations qui ont été mises en
place par les gouvernants ou les instances internationales. La plus récente est
Bâle 3. Nous en avons déjà parlé dans ce blog. Rappelons seulement qu’elle
impose notamment des niveaux de fonds propres plus élevés qu’auparavant. Les
niveaux dépendent de la nature des financements accordés et des risques
associés. Pour caricaturer un prêt court terme sans contrepartie (une ligne de
trésorerie) accordée à une entreprise mal notée par la Banque de France
nécessitera beaucoup de fonds propre (de capital) pour la Banque. Cela sera
beaucoup moins le cas pour un crédit-bail moyen terme pour une entreprise bien
notée.
L’entreprise
doit tenir compte de tous ces éléments et mettre en place des actions qui vont
faciliter sa relation avec la banque. Il y en a principalement trois :
* D’abord,
il est indispensable d’aller voir son banquier au moins deux fois par an. Il
faut bâtir une relation de confiance. Vous devez donc présenter vos comptes et
retourner voir votre banquier pour expliquer votre budget. Vous devez maîtriser
la gestion de votre entreprise et être transparent.
* Ensuite,
il est fondamental de travailler votre cash interne. N’allez pas demander au
banquier de vous prêter l’argent qui dort dans vos comptes. Commencez par
relancer vos clients, gérer vos stocks et améliorer vos achats. Votre BFR
(besoin en fonds de roulement) sera réduit et votre trésorerie n’en sera que
meilleure. Vous aurez moins besoin de cash et votre banquier verra que vous
gérez bien votre entreprise (la confiance).
* Enfin,
pour faire suite au précédent article, travaillez vos notes. En particulier
celles de la Banque de France. N’hésitez pas à la rencontrer pour expliquer vos
chiffres. Toutes les banques, organismes financiers et assureurs crédit
prennent en compte la note Banque de France.
Votre
banquier n’est pas votre ennemi. Il est indispensable pour vous. Vous devez
comprendre comment il fonctionne pour apprendre à travailler avec lui. C’est à
vous de mettre en place les actions qui faciliteront la relation. Les deux bases
indispensables sont : transparence et la gestion rigoureuse de votre cash
interne.
Michel
Pivot (6 mai 2014)
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